Appointed a lecturer at the school of higher studies in Paris (1886), he taught Sanskrit at the Sorbonne (1889–94) and wrote his doctoral dissertation, Le Théâtre indien (1890; "The Indian Theatre"), which became a standard treatise on the subject. After his appointment as professor at the Collège de France (1894–1935), he toured India and Japan (1897 and 1898) and published La Doctrine du sacrifice dans les Brâhmanas (1898; "The Doctrine of Sacrifice in the Brāhmaṇas"). Another book resulting from these travels was Le Népal: Étude historique d’un royaume hindou, 3 vol. (1905–08; "Nepal: Historical Study of a Hindu Kingdom"). In L’Inde et le monde (1926; "India and the World"), he discussed India's role among nations.
Subsequent travels to East Asia (1921–23) generated his major work, Hôbôgirin. Dictionnaire du Bouddhisme d’après les sources chinoises et japonaises (1929; "Hōbōgirin. Dictionary of Buddhism Based on Chinese and Japanese Sources"), produced in collaboration with the Japanese Buddhist scholar Takakusu Junjirō.
Lévi also worked with the French linguist Antoine Meillet on pioneer studies of the Tocharian languages spoken in Chinese Turkistan in the 1st millennium AD. He determined the dates of texts in Tocharian B and published Fragments de textes koutchéens . . . (1933; "Fragments of Texts from Kucha"). (Source Accessed Jan 29, 2020)
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L'Indien Prabhâkara-mitra, auteur de la traduction chinoise (entre 630 et 633 J. C.), assigne le M. S. A. à Asaṅga, qu'il qualifie expressément de « Bodhisattva ». La préface de là traduction, due à Li Pe-yo (l'auteur du Pe-Tsin chou) répète et confirme cette attribution, sans faire allusion à une révélation surnaturelle. Mais, à cette époque même, Hiuan-tsang apprend dans les couvents de l'Inde à classer le M. S. A. parmi les textes sacrés révélés à Asaṅga par Maitreya. Jusque-là, au témoignage de Paramârtha et des traducteurs chinois du vc siècle, le Saptadaçabhûmi çâstra (ou Yogâcâryabhûmi çâstra) avait seul passé pour révélé.
Un demi-siècle après Hiuan-tsang, Yi-tsing, qui n'est pas comme Hiuan-tsang un adepte de l'école Yogâcâra, continue à classer le M. S. A. parmi « les huit branches » (pa tchi) d'Asanga, où il fait entrer pêle-mêle et de son propre aveu plusieurs traités de Vasubandhu.
Chez les Tibétains[1], le M. S. A. est unanimement rangé dans les « Cinq çâstras de Maitreya », et il en ouvre la série. Mais les vers seuls sont attribués à Maitreya ; la prose qui commente ces vers est tenue pour un ouvrage à part, sous le titre de Sûtrâlaṃkâra-bhâṣya, attribué à Vasubandhu. La traduction tibétaine est due à Çâkyasiṃha l'Indien, assisté du Lotsava grand réviseur Dpal brcogs et autres. Je n'ai pas d'informations sur ces personnages; mais, quelle que soit leur date, Prabhâkara mitra leur est certainement antérieur ; avant le milieu du VIIc siècle, le Tibet, à peine ouvert à la civilisation, n'avait ni traducteurs, ni traductions. Nous sommes donc fondés à considérer l'ouvrage entier, prose et vers, comme dû à un seul auteur, Asaṅga. Au reste, si le tibétain distingue dans l'ouvrage deux parties, texte et commentaire, avec deux auteurs différents, le Tche-yuen lou chinois (Catalogue comparé des Livres Bouddhiques compilé dans la période Tche-yuen 1264–1294) donne à l'ouvrage entier, en tant qu'oeuvre du Bodhisattva Asaṅga, le titre fan (c.-à-d. sanscrit) de : Sou-tan-lo A-leng-kia-lo ti-kia, transcription de Sûtrâlaṃkâraṭîkâ « Commentaire du Sûtrâlaṃkâra » (Tche-yuen lou, chap. IX, in°.); en fait, cette désignation de ṭîkâ ne peut s'appliquer pourtant qu'à la prose explicative qui accompagne les vers ou kârikâs.
Le texte sanscrit est divisé en adhikâras ou « chapitres » régulièrement numérotés jusqu'au quinzième ; à partir de là les chapitres ne portent plus d'indication numérique jusqu'au chapitre final ; mais celui-ci est désigné comme le vingt et unième. Les sections marquées dans l'intervalle sont seulement au nombre de quatre ; il manque donc une unité pour parfaire le chiffre de 21. Il est probable que le dernier chapitre est à partager en deux sections, entre le vers 42 et le vers 43. Les dix-neuf derniers vers, avec leur refrain uniforme, constituent une unité bien nette comme hymne de conclusion.
Le tibétain[1] reproduit exactement les divisions du manuscrit sanscrit. Le chinois[2] représente un autre partage de l'ensemble. Le texte y est divisé en treize grandes sections, découpées d'une manière assez irrégulière en vingt-quatre chapitres. (Lévi, "Le Mahâyâna Sûtrâlaṃkâra," 7–9)
Notes
1. Outre Târanâtha, v. aussi Bouston traduit par Stcherbatzkoï, La littérature Yogâcâra d'après Bouston, Muséon, 1905, II. Il est assez surprenant de voir que les Tibétains comptent comme l'oeuvre personnelle d'Àsaṅga le (Saptadaça-)bhûmi çâstra, le seul ouvrage que la tradition ancienne assigne à Maitreya. En dehors de cet ouvrage (et, naturellement, des sections détachées qui en ont été traduites à part: Nanjio 1170, 1083,1086, 1096, 1097, 1098, 1200, 1235), le Canon chinois n'attribue à Maitreya que le Madhyânta-vibhaṅga(Nj. 1245, traduit par Hiuan-tsang), également compté comme une oeuvre de Maitreya par les Tibétains [Je laisse en dehors l'insignifiant opuscule : Sarvaçiksàsthitanâmârtha çâstra (Nj. 1315) traduit par Che-houentre 980 et 1000]. Le cas du Mahâyânasaṃparigraha çâstra offre un intérêt tout particulier. Le premier en date des trois traducteurs chinois, Buddhaçânta, en 531, présente l'ouvrage comme une « oeuvre d' A-seng-kia », dans le texte de l'édition de Corée ; mais les éditions proprement chinoises ont remplacé cette mention par « composition de Wou-tcho p'ou-sa [equals] Asaṅga bodhisattva ». La préface qui accompagne la traduction de Paramârtha, en 563, déclare que « le çâstra original (pen loun) a été composé par A-seng-kia, maître de la loi (fa che). » Hiuan-tsang, enfin, qui donne une traduction en 648, traduit fidèlement un colophon qui dit : « Moi, A-seng-kia, j'ai fini d'expliquer brièvement le Mahâyâna-saṃparigraha çâstra dans les sûtras du Grand Véhicule de l'Abhidharma », mais il présente le texte comme « la composition de Wou-tcho p'ou-sa [equals] Asanga bodhisattva ».
Wassilieff (Notes sur Târanâtha, p. 315 sq.) a tort de dire que « les cinq textes de Maitreya manquent tous [sämmtlich] chez les Chinois ». J'ai déjà signalé la traduction chinoise du M. S. A. et celle du Madhyânta-vibhâga. La version chinoise de l'Uttaratantra a échappé jusqu'ici aux recherches, parce qu'elle ne porte pas de nom d'auteur. C'est le Mahâyânottaratantraçâstra (Nj. 1236; éd. Tôk. XIX, 2) des catalogues chinois, traduit par Ratnamati en 508. Restent le Dharmadharmalâ-vibhaṅga et l'Abhisamayâlaṃkâra qui n'ont pas de correspondant connu ou reconnu en chinois. A propos des oeuvres d'Asaṅga conservées en chinois, j'ajoute encore que le Choun tchong louen (Nj. 1246; Tôk. XIX, 2), dont le titre sanscrit est restitué par Nanjio sous la forme : Madhyântânugama çâstra, est en fait — comme le titre chinois l'exprime exactement — un commentaire sur le Madhyamakaçâstra de Nâgârjuna, interprété au point de vue de la doctrine Yogâcâra.
1. La traduction tibétaine se trouve dans le Tanjour, Mdo. vol. XLIV (phi), le texte en vers va de 1 à 43b; le « bhâṣya » termine le volume, de la page 135 à la fin.
La besogne, à dire vrai, n'était pa si facile. Je ne disposais que de la copie exécutée, sous ma surveillance, par le Pandit Kulamāna, reproduction fidèle d'un original assez bon dans l'ensemble, mais parsemé de menues fautes dues principalement a la confusion de lettres analogues dans la devanāgari du Népal. Cette copie, sur papier népalais (gris au recto, jaune au verso), occupe 123 feuillets, à neuf lignes par page. L'ouvrage est complet: la seule lacune étendue se place à la suite du vers 2 de la llesection: deux feuillets avaient à cet endroit disparu de l'archétype; pour dissimuler la lacune, le copiste ancien a recouru à un procédé assez usuel ; il a copié ailleurs deux autres feuilles qu'il a insérées à la place des feuillets manquants. Je n'ai pas pu arriver à déterminer la provenance exacte de cette interpolation; mais elle vient sans aucun doute de quelque çāstra étroitement apparenté au Mahāyāna Sūtrālaṃkāra par le sujet et par le lexique. J'ai donné en Appendice à la suite du texte le contenu de ces deux feuilles: un chercheur plus heureux réussira probablement à les identifier. Les autres lacunes sont de peu d'étendue : XI, 5, une ligne; 51, deus lignes; XI, 70, deux ou trois lignes; XII, 7, un hémistiche.
La traduction chinoise, due à I'Hindou Prabhākara mitra (entre 630 et 633 J.-C.), comble heureusement toutes ces lacunes; sans elle, j'aurais dû renoncer même à éditer ce texte. C'est par une collation constante de la version chinoise que j'ai réussi—si j'y ai réussi— à dégager de mon unique manuscrit un texte acceptable et intelligible. Je n'ai pas cru devoir, sous couleur d'une « acribie ». intransigeante, étaler au bas des pages toutes les lectures vicieuses du manuscrit; Je ne les ai rapportées que dans les rares cas où ma correction affectait l'ensemble d'un mot. Je laisse à ceux qui voudront bien se référer à la copie de Kulamāna le soin de juger ce qu'a pu coûter d'efforts la constitution d'un texte présentable.
C'est de propos délibéré que je me suis refusé a faire disparaître les irrégularités d'orthographe et de sandhi de mon manuscrit. La tradition des scribes népalais a ses usages constants, par exemple la réduction du groupe ttva à ttva (bodhisatva, tatva, etc.), l'interchange des sifflantes palatale et dentale (kuçīda, kusīda, etc.); pour les textes qu'ils sont seuls à nous avoir conservés, il me paraît préférable de se conformer à leurs usages plutôt que de leur imposer les rigueurs d'un purisme théorique. le sancrit a bien assez d'uniformité pour qu'on n'aille pas effacer de parti pris les rares particularités de temps ou de lieu qui ont pu y marquer leur empreinte. Quant au sandhi, I'application mécanique des règles risque le plus souvent d'anéantir des nuances de ponctuation et de pensée exprimées justement par des infractions à ces règles.
Si j'ai préféré donner le texte en caractères devanāgarī, malgré les avantages pratiques de la transcription au point de vue occidental, c'est que nos éditions d'ouvrages bouddhiques ont chance d'atteindre une catégorie de lecteurs que nous me prévoyons pas assez peut-être tt qui mérite pourtant d'être prise en considération. Au Népal même, et par delà le Népal, dans le monde si peu accessible encore des Lamas, nous pouvons apporter ainsi à de bonnes âmes un aliment de piété qui se convertira peut-être en amorce de science: l'exemple donné par les éditeurs européens peut provoquer là-bas une imitation féconde, sauver de la destruction ou rappeler au jour des textes menacés, et activer ainsi le progrès des connaissances. L'indianisme n'est point un vain exercice de dilettantisme: derrière nos problèmes de linguistique, de philologie, d'histoire politique, religieuse ou sociale, il faut entrevoir les centaines millions d'êtres vivants que ces problèmes conditionnent à leur insu, et dont le sort est lié aux solutions qui doivent triompher.
Je manquerais à un réel devoir de gratitude si je n'exprimais pas ici mes remerciements à tous ceux qui ont collaboré à l'impression de ce livre, aux typographes de l'Imprimerie nationale, au Directeur des travaux, M. Héon, et surtout à M. Guérinot, de qui les corrections minutieuses m'ont valu des épreuves presque parfaites. Mon ami et collègue M. Finot a pris la peine de relire aussi toutes les épreuves. S'il reste encore des fautes, et je sais pertinemment qu'il en reste (un erratum sera donné à la fin de la traduction), responsabilité n'en saurait incomber qu'à moi, et à la faiblesse de la nature humaine. (Lévi, foreword, i-iii)
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