:En associant les vers correspondants
:Des strophes précédentes, on connaîtra le sens
:De la permanence, de la stabilité, de la paix et de l’éternité
:De l’immensité inconditionnée.
+
:La permanence, c’est l’immutabilité,
:Puisque [le corps absolu] possède d’inépuisables qualités.
:La stabilité, c’est une nature de refuge,
:Puisqu’il a la même limite [que le saṃsāra].
+
:La paix, c’est la non duelle essence du réel,
:Puisqu’il a pour nature de ne pas penser.
:L’éternité, c’est l’indestructibilité,
:Puisqu’il n’a pas de qualités artificielles.
+
:Voici le corps absolu, le tathāgata,
:Les vérités des êtres sublimes et l’absolu nirvāṇa.
:Inséparable de ses qualités comme le soleil de ses rayons,
:Il n’est de nirvāṇa que la bouddhéité.
+
:En bref, sachez que comme on peut approcher le sens
:De l’immensité non contaminée sous quatre angles,
:Le « corps absolu » et les trois autres termes ci-dessus
:Sont de simples synonymes.
+
:[L’immensité non contaminée], c’est la bouddhéité
:indissociable de ses qualités,
:La filiation obtenue telle quelle,
:L’essence du réel qui ne ment ni ne trompe
:Et la paix naturelle des origines.
+
:Éveil manifeste et parfait à toutes choses
:Et élimination des souillures avec leurs imprégnations –
:Le bouddha et le nirvāṇa
:Au sens sacré ne sont pas deux.
+
:La libération a pour caractéristique
:D’être inséparable de ses qualités – complètes,
:Innombrables, inconcevables et immaculées.
:Cette libération est le tathāgata.
+
:Imaginez des peintres aux talents différents
:Qui ne savent représenter de parties du corps
:que celles qu’ils connaissent.
:Le maître du royaume leur offre une toile
:« Travaillez ensemble, dit-il, et faites mon portrait ! »
:À cet ordre, ils se mettent à l’ouvrage mais l’un d’eux
:Doit soudain se rendre à l’étranger.
:Celui-là disparu, il sera impossible d’achever le tableau
:dans toutes ses parties.
:Fin de la parabole.
+
:À ce qui n’est ni inexistant, ni existant, ni existant et inexistant,
:ni autre qu’existant et inexistant,
:Qui est impossible à analyser, indéfinissable,
:connu par l’expérience personnelle, en paix,
:Immaculé, rayonnant de la lumière de la sagesse primordiale,
:Et qui, pour tout objet perçu, détruit l’attachement,
:l’aversion et la taie [de l’ignorance]
:Au soleil du vrai Dharma, je rends hommage.
+
:Qui sont ces peintres ? La générosité
:La discipline, la patience et les autres vertus.
:[Le portrait] est une forme donnée
:À la vacuité en tout suprême.
+
:La connaissance, la sagesse et la libération
:Éclairent, rayonnent et purifient
:Sans se séparer [du corps absolu] ;
:On les compare à la lumière du soleil, à ses rayons et à son orbe.
+
:Voilà donc les dix points qui définissent
:La quintessence des Vainqueurs.
:Il s’impose maintenant d’en reconnaître la présence
:Dans l’enveloppe des affections en s’aidant de comparaisons.
+
:Comme un bouddha dans un lotus flétri, le miel au milieu des abeilles,
:Le grain dans la balle, l’or dans les immondices,
:Un trésor enterré, le germe [d’un grand arbre né] d’un petit fruit,
:Une statue de bouddha dans des haillons,
+
:Un maître des hommes dans le ventre d’une pauvresse,
:Ou encore comme une précieuse image dans l’argile [du moule]
:Cet Élément ainsi présent dans les êtres est voilé
:Par les souillures adventices des affections.
+
:Le lotus, les insectes, la balle du grain, les immondices,
:la terre, le fruit et les haillons,
:De même que la femme tourmentée par les flammes
:de la souffrance et l’argile, représentent les souillures,
:Tandis que le bouddha, le miel, le grain, l’or,
:le trésor, le banian, l’image,
:Le maître suprême des continents et la statue en or
:représentent l’Élément sublime et immaculé.
+
:Dans un lotus aux couleurs défraîchies se trouve
:Un tathāgata rayonnant de mille marques.
:Un homme qui a purifié l’œil divin le voit
:Et l’extrait de la corolle fanée du lotus.
+
:Pour nous résumer, nous dirons que le fruit
:De la sagesse dépourvue de pensées,
:C’est la pureté du désir et des autres affections adventices,
:Laquelle est comparable au lac, [à la pleine lune] et au reste.
+