:De même, tant que le Vainqueur présent en chaque être,
:Mêlé cependant à la souillure des affections,
:N’aura pas été libéré de cette promiscuité
:avec la souillure des affections,
:Les Vainqueurs n’exerceront leurs activités
:dans aucun des trois mondes.
+
:De même que les grains de riz, de blé noir ou d’orge
:encore dans la balle, et avec leurs barbes,
:Ne peuvent rien donner de bon à manger
:s’ils ne sont pas bien préparés,
:Le seigneur des qualités, présent en chaque être,
:emprisonné toutefois dans la gangue des affections,
:Ne peut offrir la saveur des plaisirs du Dharma à des êtres
:tenaillés par la faim des affections.
+
:Jusqu’à ce qu’un dieu à l’œil pur
:L’aperçoive et dise à un être humain
:« Il y a ici de l’or, le plus précieux des joyaux.
:Purifiez-le et faites-en tout ce que l’on fait avec les précieux joyaux !
+
:De même, voyant la qualité des êtres enfouie
:Dans les immondices des affections,
:Le sage fait sur tous les êtres tomber les pluies
:Du vrai Dharma pour les laver de la boue des affections.
+
:Le dieu qui a décelé l’or tombé dans les immondices
:en montre avec insistance
:La sublime beauté à un être humain pour qu’il le nettoie parfaitement.
:De même, voyant en chaque être le joyau de la bouddhéité parfaite
:tombé dans les grandes immondices des affections,
:Le Vainqueur enseigne le Dharma aux êtres
:pour qu’ils purifient cette [quintessence].
+
:De même, l’esprit recèle le précieux trésor immaculé
:De l’essence du réel sans ajout ni retrait.
:Ne l’ayant pas compris, les êtres subissent constamment
:Les souffrances de la pauvreté sous maintes formes.
+
:Le trésor enfoui sous la maison du pauvre ne peut pas
:Lui dire sa présence – que le malheureux continue d’ignorer.
:De même, le trésor du réel se cache dans la maison de l’esprit des êtres
:comme chez le pauvre homme,
:Et c’est bien pour qu’ils le trouvent
:que de vrais sages viennent au monde.
+
:Le noyau que l’on trouve dans la mangue et d’autres fruits,
:A l’inaliénable propriété de germer. Une terre labourée,
:De l’eau et d’autres [conditions] concourent alors
:À la formation graduelle de la substance du roi des arbres.
+
:Enfoncée sous la peau du fruit que constituent l’ignorance
:et les autres [émotions] qui affectent les êtres,
:Il y a aussi l’immensité vertueuse de l’Élément du réel.
:De même, avec le concours de telle et telle vertu,
:Cet Élément devient peu à peu la substance du roi des sages.
+
:L’eau, la lumière du soleil, le vent, la terre, le temps et l’espace
:sont autant de conditions
:Qui, sous la peau des fruits du palmier ou du manguier,
:coopèrent à la naissance d’un grand arbre.
:De même, sous la peau du fruit des émotions qui affectent les êtres,
:loge la graine de la bouddhéité parfaite
:Différentes conditions vertueuses permettront de voir
:le germe du Dharma pendant qu’il croît.
+
:Imaginez une statue du bouddha en matières précieuses
:Enveloppée dans de puantes guenilles.
:Un dieu qui l’a vue abandonnée sur la route
:En avertit les passants pour qu’ils la libèrent.
+
:De même, celui dont rien ne bloque la vision et qui voit,
:Chez les animaux aussi, la substance d’un bouddha
:Enveloppée dans toute la variété des affections,
:Montrera les moyens de l’en délivrer.
+
:Non analysable, inexprimable,
:Connu des [seuls] êtres sublimes, il est inconcevable.
:Paix, il est libre des deux [voiles] et de la pensée ;
:Sa pureté et ses deux autres qualités l’assimilent au soleil.
+
:Le dieu qui, de son œil divin, aperçoit sur la route
:une statue du Bouddha toute en matières précieuses
:enveloppée dans de puants haillons
:La montre aux passants pour qu’ils l’en délivrent.
:De même, lorsqu’il voit sur les chemins du saṃsāra,
:jusques et y compris chez les animaux,
:l’Élément enfoui sous les guenilles des affections,
:Le Vainqueur enseigne le Dharma pour le libérer.
+
:Imaginez une femme sans beauté ni protecteur
:Qui vit dans un asile pour les déshérités.
:Même enceinte de la gloire d’un souverain,
:Elle ignore que son sein abrite le maître des hommes.
+
:L’asile pour les déshérités est une image
:de la naissance dans le saṃsāra
:Et la femme enceinte figure les êtres qui ne se sont pas purifiés.
:Ce qui est présent en elle assure sa protection ;
:Quant à l’Élément immaculé, il est comparable
:[au monarque] qu’elle porte en son sein.
+
:La femme laide dans ses vêtements sales
:a beau porter un monarque en son sein,
:Elle n’en subit pas moins les pires souffrances
:dans un asile pour les déshérités.
:De même, les êtres qui, sous l’emprise des affections,
:n’ont pas l’esprit en paix
:Restent sur le terrain de la souffrance et se sentent abandonnés
:malgré le protecteur qu’ils portent en eux.
+