རྣམ་ཐར་སྙིང་བསྡུས།
འཕགས་པ་ཐོགས་མེད་(ལེགས་སྦྱར་སྐད།: असङ्ग)ནི་ཡོ་གའི་སྒོམ་སྒྲུབ་ཉམས་ལེན་སློབ་གྲྭའི་གཞི་འདིང་མཁན་ཞིག་ཡིན།་ འཛམ་གླིང་མཛེས་པའི་རྒྱན་དྲུག་གི་ཡ་གྱལ། རྒྱ་ཆེན་སྤྱོད་པའི་སྲོལ་འབྱེད་ཀྱི་ཤིང་རྟ་སློབ་དཔོན་འཕགས་པ་ཐོགས་མེད་ནི། སྟོན་པ་མྱ་ངན་ལས་འདས་ནས་ལོ་དགུ་བརྒྱ་ལྷག་ལོན་ཅིང་། དུས་རབས་བཞི་པ་ཙམ་ན། བྲ་ཟེ་མོ་སུ་པྲ་ཀཱ་ཤ་ཤཱི་ལ་ཞེས་པའི་སྲས་སུ་འཁྲུངས། རི་བོ་བྱ་རྐང་དུ་བྱོན་ནས་རྗེ་བཙུན་བྱམས་པ་བསྒྲུབས་པས་ཞལ་དངོས་སུ་མཇལ། ཐེག་པ་ཆེན་པོའི་མདོའི་སྦས་དོན་མངོན་རྟོགས་ཀྱི་རིམ་པ་སྟོན་པའི་བྱམས་ཆོས་སྡེ་ལྔ་མི་ཡུལ་དུ་དྲངས། དེའི་དགོངས་པ་འགྲེལ་བའི་བསྟན་བཅོས་ས་སྡེ་ལྔ་དང་། སྡོམ་རྣམ་གཉིས་སོགས་མང་དུ་བརྩམས། དབྱིག་གཉེན་སོགས་རྗེས་སུ་བཟུང་ནས་ཆོས་མངོན་པ་དར་བར་མཛད་དོ། །ཞེས་བོད་རྒྱ་ཚིག་མཛོད་ཆེན་པོ་ལས་དྲངས་པ་ཡིན།
འཕགས་པ་ཐོགས་མེད་ཀྱིས་མཛད་པའི་ས་སྡེ་ལྔ་ནི། སའི་དངོས་གཞི། གཞི་བསྡུ་བ། རྣམ་གྲངས་བསྡུ་བ། རྣམ་པར་བཤད་པའི་སྒོ་བསྡུ་བ། རྣམ་པར་གཏན་ལ་དབབ་པ་བསྡུ་བ་རྣམས་ཡིན་ལ་ས་སྡེ་ཚང་བ་ལ་བམ་པོ་བརྒྱ་དང་སུམ་ཅུ་ཡོད་དོ། །སྡོམ་གཉིས་ནི། ཐེག་པ་ཐུན་མོང་གི་སྡོམ་མངོན་པ་ཀུན་ལས་བཏུས་དང༌། ཐེག་ཆེན་ཐུན་མོང་མ་ཡིན་པའི་སྡོམ་ཐེག་བསྡུས་ཏེ་གཉིས་སོ། །གྲུབ་པའི་མཐའ་རྣམ་པར་བཞག་པ་ཐུབ་བསྟན་ལྷུན་པོའི་མཇེས་རྒྱན་ལས་དྲངས་པ་ཡིན་ནོ། (Source: bo.wikipedia.org)
Library Items
This definitive composition of Mahāyāna teachings was imparted in the fourth century by Maitreya to the famous adept Asanga, one of the most prolific writers of Buddhist treatises in history. Asanga’s work, which is among the famous Five Treatises of Maitreya, has been studied, commented upon, and taught by Buddhists throughout Asia ever since it was composed.
In the early twentieth century, one of Tibet’s greatest scholars and saints, Jamgön Mipham, wrote A Feast of the Nectar of the Supreme Vehicle, which is a detailed explanation of every verse. This commentary has since been used as the primary blueprint for Tibetan Buddhists to illuminate the depth and brilliance of Maitreya’s pith teachings. The Padmakara Translation Group has provided yet another accessible and eloquent translation, ensuring that English-speaking students of Mahāyāna will be able to study this foundational Buddhist text for generations to come. (Source: Shambhala Publications)Rinpoche gave these teachings on the Uttaratantra at the Centre d’Etudes de Chanteloube in Dordogne, France during the summers of 2003 and 2004, after completing a four-year teaching cycle on Chandrakirti’s Madhyamakavatara. He has often emphasised the value of a grounding in the Madhyamika or ‘Middle Way’ philosophy of emptiness, as without this foundation beginners can easily misunderstand Buddha’s teaching that all sentient beings have buddhanature. For example, many of us who have grown up in a Western cultural context can easily confuse buddhanature with ideas like God or a personal soul or essence. These teachings allow us to dispel these kinds of misunderstanding. And despite their very different presentations, both the Madhyamika and Uttaratantra are teachings on the buddhist view of emptiness. As Rinpoche says, “You could say that when Nagarjuna explains the Prajñaparamita, he concentrates more on its ‘empty’ aspect (“form is emptiness” in the Heart Sutra), whereas when Maitreya explains the same thing, he concentrates more on the ‘ness’ aspect (emptiness is form).” In showing us how emptiness and buddhanature are different ways of talking about the same thing, this text gives us the grounding we need to understand buddhanature.
In this way, the Uttaratantra gives us another way to understand the Four Seals that comprise the buddhist view, which Rinpoche teaches in his book “What Makes You Not a Buddhist.” It also offers a way to make sense of what modern physics has discovered about the magically “full” quality of “empty” space (e.g. vacuum particles and quantum optics). But like all buddhist philosophy, it is not intended simply to provoke an academic discussion that we leave behind as we return to our everyday lives. It is taught as a path for us to attain liberation. For practitioners, the Uttaratantra clearly explains what it means to accumulate merit and purify defilements, and it offers a safety net to protect our path from falling into all-too-common eternalist or nihilist extremes. It also tackles many of the basic questions that practitioners ask as they consider the nature of the path, questions like: What is the ultimate destination of this path? Who is this person travelling on the path? What are the defilements that are eliminated on the path? What is experience of enlightenment like? Rinpoche answers these questions and many others in this commentary on the Uttaratantra-Shastra. (Source: Siddhartha's Intent)L'Indien Prabhâkara-mitra, auteur de la traduction chinoise (entre 630 et 633 J. C.), assigne le M. S. A. à Asaṅga, qu'il qualifie expressément de « Bodhisattva ». La préface de là traduction, due à Li Pe-yo (l'auteur du Pe-Tsin chou) répète et confirme cette attribution, sans faire allusion à une révélation surnaturelle. Mais, à cette époque même, Hiuan-tsang apprend dans les couvents de l'Inde à classer le M. S. A. parmi les textes sacrés révélés à Asaṅga par Maitreya. Jusque-là, au témoignage de Paramârtha et des traducteurs chinois du vc siècle, le Saptadaçabhûmi çâstra (ou Yogâcâryabhûmi çâstra) avait seul passé pour révélé.
Un demi-siècle après Hiuan-tsang, Yi-tsing, qui n'est pas comme Hiuan-tsang un adepte de l'école Yogâcâra, continue à classer le M. S. A. parmi « les huit branches » (pa tchi) d'Asanga, où il fait entrer pêle-mêle et de son propre aveu plusieurs traités de Vasubandhu.
Chez les Tibétains[1], le M. S. A. est unanimement rangé dans les « Cinq çâstras de Maitreya », et il en ouvre la série. Mais les vers seuls sont attribués à Maitreya ; la prose qui commente ces vers est tenue pour un ouvrage à part, sous le titre de Sûtrâlaṃkâra-bhâṣya, attribué à Vasubandhu. La traduction tibétaine est due à Çâkyasiṃha l'Indien, assisté du Lotsava grand réviseur Dpal brcogs et autres. Je n'ai pas d'informations sur ces personnages; mais, quelle que soit leur date, Prabhâkara mitra leur est certainement antérieur ; avant le milieu du VIIc siècle, le Tibet, à peine ouvert à la civilisation, n'avait ni traducteurs, ni traductions. Nous sommes donc fondés à considérer l'ouvrage entier, prose et vers, comme dû à un seul auteur, Asaṅga. Au reste, si le tibétain distingue dans l'ouvrage deux parties, texte et commentaire, avec deux auteurs différents, le Tche-yuen lou chinois (Catalogue comparé des Livres Bouddhiques compilé dans la période Tche-yuen 1264–1294) donne à l'ouvrage entier, en tant qu'oeuvre du Bodhisattva Asaṅga, le titre fan (c.-à-d. sanscrit) de : Sou-tan-lo A-leng-kia-lo ti-kia, transcription de Sûtrâlaṃkâraṭîkâ « Commentaire du Sûtrâlaṃkâra » (Tche-yuen lou, chap. IX, in°.); en fait, cette désignation de ṭîkâ ne peut s'appliquer pourtant qu'à la prose explicative qui accompagne les vers ou kârikâs.
Le texte sanscrit est divisé en adhikâras ou « chapitres » régulièrement numérotés jusqu'au quinzième ; à partir de là les chapitres ne portent plus d'indication numérique jusqu'au chapitre final ; mais celui-ci est désigné comme le vingt et unième. Les sections marquées dans l'intervalle sont seulement au nombre de quatre ; il manque donc une unité pour parfaire le chiffre de 21. Il est probable que le dernier chapitre est à partager en deux sections, entre le vers 42 et le vers 43. Les dix-neuf derniers vers, avec leur refrain uniforme, constituent une unité bien nette comme hymne de conclusion.
Le tibétain[1] reproduit exactement les divisions du manuscrit sanscrit. Le chinois[2] représente un autre partage de l'ensemble. Le texte y est divisé en treize grandes sections, découpées d'une manière assez irrégulière en vingt-quatre chapitres. (Lévi, "Le Mahâyâna Sûtrâlaṃkâra," 7–9)
Notes
1. Outre Târanâtha, v. aussi Bouston traduit par Stcherbatzkoï, La littérature Yogâcâra d'après Bouston, Muséon, 1905, II. Il est assez surprenant de voir que les Tibétains comptent comme l'oeuvre personnelle d'Àsaṅga le (Saptadaça-)bhûmi çâstra, le seul ouvrage que la tradition ancienne assigne à Maitreya. En dehors de cet ouvrage (et, naturellement, des sections détachées qui en ont été traduites à part: Nanjio 1170, 1083,1086, 1096, 1097, 1098, 1200, 1235), le Canon chinois n'attribue à Maitreya que le Madhyânta-vibhaṅga(Nj. 1245, traduit par Hiuan-tsang), également compté comme une oeuvre de Maitreya par les Tibétains [Je laisse en dehors l'insignifiant opuscule : Sarvaçiksàsthitanâmârtha çâstra (Nj. 1315) traduit par Che-houentre 980 et 1000]. Le cas du Mahâyânasaṃparigraha çâstra offre un intérêt tout particulier. Le premier en date des trois traducteurs chinois, Buddhaçânta, en 531, présente l'ouvrage comme une « oeuvre d' A-seng-kia », dans le texte de l'édition de Corée ; mais les éditions proprement chinoises ont remplacé cette mention par « composition de Wou-tcho p'ou-sa [equals] Asaṅga bodhisattva ». La préface qui accompagne la traduction de Paramârtha, en 563, déclare que « le çâstra original (pen loun) a été composé par A-seng-kia, maître de la loi (fa che). » Hiuan-tsang, enfin, qui donne une traduction en 648, traduit fidèlement un colophon qui dit : « Moi, A-seng-kia, j'ai fini d'expliquer brièvement le Mahâyâna-saṃparigraha çâstra dans les sûtras du Grand Véhicule de l'Abhidharma », mais il présente le texte comme « la composition de Wou-tcho p'ou-sa [equals] Asanga bodhisattva ».
Wassilieff (Notes sur Târanâtha, p. 315 sq.) a tort de dire que « les cinq textes de Maitreya manquent tous [sämmtlich] chez les Chinois ». J'ai déjà signalé la traduction chinoise du M. S. A. et celle du Madhyânta-vibhâga. La version chinoise de l'Uttaratantra a échappé jusqu'ici aux recherches, parce qu'elle ne porte pas de nom d'auteur. C'est le Mahâyânottaratantraçâstra (Nj. 1236; éd. Tôk. XIX, 2) des catalogues chinois, traduit par Ratnamati en 508. Restent le Dharmadharmalâ-vibhaṅga et l'Abhisamayâlaṃkâra qui n'ont pas de correspondant connu ou reconnu en chinois. A propos des oeuvres d'Asaṅga conservées en chinois, j'ajoute encore que le Choun tchong louen (Nj. 1246; Tôk. XIX, 2), dont le titre sanscrit est restitué par Nanjio sous la forme : Madhyântânugama çâstra, est en fait — comme le titre chinois l'exprime exactement — un commentaire sur le Madhyamakaçâstra de Nâgârjuna, interprété au point de vue de la doctrine Yogâcâra.
1. La traduction tibétaine se trouve dans le Tanjour, Mdo. vol. XLIV (phi), le texte en vers va de 1 à 43b; le « bhâṣya » termine le volume, de la page 135 à la fin.
La besogne, à dire vrai, n'était pa si facile. Je ne disposais que de la copie exécutée, sous ma surveillance, par le Pandit Kulamāna, reproduction fidèle d'un original assez bon dans l'ensemble, mais parsemé de menues fautes dues principalement a la confusion de lettres analogues dans la devanāgari du Népal. Cette copie, sur papier népalais (gris au recto, jaune au verso), occupe 123 feuillets, à neuf lignes par page. L'ouvrage est complet: la seule lacune étendue se place à la suite du vers 2 de la llesection: deux feuillets avaient à cet endroit disparu de l'archétype; pour dissimuler la lacune, le copiste ancien a recouru à un procédé assez usuel ; il a copié ailleurs deux autres feuilles qu'il a insérées à la place des feuillets manquants. Je n'ai pas pu arriver à déterminer la provenance exacte de cette interpolation; mais elle vient sans aucun doute de quelque çāstra étroitement apparenté au Mahāyāna Sūtrālaṃkāra par le sujet et par le lexique. J'ai donné en Appendice à la suite du texte le contenu de ces deux feuilles: un chercheur plus heureux réussira probablement à les identifier. Les autres lacunes sont de peu d'étendue : XI, 5, une ligne; 51, deus lignes; XI, 70, deux ou trois lignes; XII, 7, un hémistiche.
La traduction chinoise, due à I'Hindou Prabhākara mitra (entre 630 et 633 J.-C.), comble heureusement toutes ces lacunes; sans elle, j'aurais dû renoncer même à éditer ce texte. C'est par une collation constante de la version chinoise que j'ai réussi—si j'y ai réussi— à dégager de mon unique manuscrit un texte acceptable et intelligible. Je n'ai pas cru devoir, sous couleur d'une « acribie ». intransigeante, étaler au bas des pages toutes les lectures vicieuses du manuscrit; Je ne les ai rapportées que dans les rares cas où ma correction affectait l'ensemble d'un mot. Je laisse à ceux qui voudront bien se référer à la copie de Kulamāna le soin de juger ce qu'a pu coûter d'efforts la constitution d'un texte présentable.
C'est de propos délibéré que je me suis refusé a faire disparaître les irrégularités d'orthographe et de sandhi de mon manuscrit. La tradition des scribes népalais a ses usages constants, par exemple la réduction du groupe ttva à ttva (bodhisatva, tatva, etc.), l'interchange des sifflantes palatale et dentale (kuçīda, kusīda, etc.); pour les textes qu'ils sont seuls à nous avoir conservés, il me paraît préférable de se conformer à leurs usages plutôt que de leur imposer les rigueurs d'un purisme théorique. le sancrit a bien assez d'uniformité pour qu'on n'aille pas effacer de parti pris les rares particularités de temps ou de lieu qui ont pu y marquer leur empreinte. Quant au sandhi, I'application mécanique des règles risque le plus souvent d'anéantir des nuances de ponctuation et de pensée exprimées justement par des infractions à ces règles.
Si j'ai préféré donner le texte en caractères devanāgarī, malgré les avantages pratiques de la transcription au point de vue occidental, c'est que nos éditions d'ouvrages bouddhiques ont chance d'atteindre une catégorie de lecteurs que nous me prévoyons pas assez peut-être tt qui mérite pourtant d'être prise en considération. Au Népal même, et par delà le Népal, dans le monde si peu accessible encore des Lamas, nous pouvons apporter ainsi à de bonnes âmes un aliment de piété qui se convertira peut-être en amorce de science: l'exemple donné par les éditeurs européens peut provoquer là-bas une imitation féconde, sauver de la destruction ou rappeler au jour des textes menacés, et activer ainsi le progrès des connaissances. L'indianisme n'est point un vain exercice de dilettantisme: derrière nos problèmes de linguistique, de philologie, d'histoire politique, religieuse ou sociale, il faut entrevoir les centaines millions d'êtres vivants que ces problèmes conditionnent à leur insu, et dont le sort est lié aux solutions qui doivent triompher.
Je manquerais à un réel devoir de gratitude si je n'exprimais pas ici mes remerciements à tous ceux qui ont collaboré à l'impression de ce livre, aux typographes de l'Imprimerie nationale, au Directeur des travaux, M. Héon, et surtout à M. Guérinot, de qui les corrections minutieuses m'ont valu des épreuves presque parfaites. Mon ami et collègue M. Finot a pris la peine de relire aussi toutes les épreuves. S'il reste encore des fautes, et je sais pertinemment qu'il en reste (un erratum sera donné à la fin de la traduction), responsabilité n'en saurait incomber qu'à moi, et à la faiblesse de la nature humaine. (Lévi, foreword, i-iii)
This new and refreshingly accessible translation is accompanied by a commentary based on the explanations of the most learned contemporary masters of the Kagy Tradition. It provides an introduction for those new to buddha nature as well as a major and essential reference work, to which one can return again and again for inspiration and guidance.
(Source: back cover)In pithy verses, Distinguishing the Middle from Extremes employs the principle of the three natures to explain the way things seem to be as well as the way they actually are. Unraveling the subtle processes that condition our thinking and experience, Maitreya’s teaching reveals a powerful path of compassionate vision and spiritual transformation.
Distinguishing the Middle from Extremes is presented here alongside commentaries by two outstanding masters of Tibet’s nonsectarian Rimé movement, Khenpo Shenga and Ju Mipham. (Source: Shambhala Publications)The Ornament provides a comprehensive description of the bodhisattva’s view, meditation, and enlightened activities. Bodhisattvas are beings who, out of vast love for all sentient beings, have dedicated themselves to the task of becoming fully awakened buddhas, capable of helping all beings in innumerable and vast ways to become enlightened themselves. To fully awaken requires practicing great generosity, patience, energy, discipline, concentration, and wisdom, and Maitreya’s text explains what these enlightened qualities are and how to develop them.
This volume includes commentaries by Khenpo Shenga and Ju Mipham, whose discussions illuminate the subtleties of the root text and provide valuable insight into how to practice the way of the bodhisattva. Drawing on the Indian masters Vasubandhu and, in particular, Sthiramati, Mipham explains the Ornament with eloquence and brilliant clarity. This commentary is among his most treasured works. (Source: Shambhala Publications) The second dharmachakra, also referred to as the 'middle turning' or the 'dharmachakra of no-characteristics', demonstrated the illusory nature of everything and placed the teachings of the first dharmachakra in a much less concrete perspective; suffering was no longer something to be doted with existential reality and the fundamental statements of voidness (śūnyatā) - 'form not existing', 'sound not existing' etc. - were postulated to show the void nature of everything. In the third dharmachakra the 'true nature' of everything was explained - not just voidness, in the sense of complete absence or
negation, but a void nature, resplendent with all qualities, naturally present, which is the essence of all beings; their buddha-nature. Since this is the very nature of all beings then by working on it anyone of them can reveal the enlightened wisdom that is inherent to that
nature.
The subject matter of these three dharmachakras was commented upon and cross-referenced in the many treatises (śāstra) composed by
buddhist scholars after the Buddha's parinirvāṇa. Maitreya composed five encyclopaedic śāstra of which this Mahāyāna Uttara Tantra Śāstra is one. Its teachings are those of the third dharmachakra. Many commentaries have been written for Maitreya's text, transmitted into
Contemporary scholars have widely mis-understood the Buddhist Centrist teaching of emptiness, or selflessness, as either a form of nihilism or a radical skepticism. Yet Buddhist philosophers from Nāgārjuna on have shown that the negation of intrinsic reality affirms the supreme value of relative realities if accurately understood. Gyaltsap Darma Rinchen, in his Supercommentary, elucidates a highly positive theory of the “buddha-nature,” showing how the wisdom of emptiness empowers the compassionate life of the enlightened, as it is touched by its oneness with the truth body of all buddhas. With his clear study of Gyaltsap’s insight and his original English translation, Bo Jiang, Ph.D. completes his historic project of studying and presenting these works from Sanskrit and Tibetan both in Chinese and, now, English translations, in linked publications.
exegetical literature connected with the Buddhist Scripture of the
latest and, partly, of the intermediate period is contained in the
5 treatises ascribed to the Bodhisattva Maitreya. These are:—
1) The Sūtrālaṁkāra,
2) " Madhyānta-vibhanga,
3) " Dharma-dharmatā-vibhanga
4) " Abhisamayālaṁkāra, and
5) " Uttaratantra
Of these 5 treatises the original Sanskrit text of the Sutrālaṁkāra has been edited by Prof. Sylvain Levi, who has likewise given a French translation of it. The Sanskrit text of the Abhisamayālaṁkāra and its Tibetan translation have been recently edited by Prof. Th. Stcherbatsky and by myself in the Bibliotheca Buddhica and will be followed by an analysis of the 8 subjects and the 70 topics which form its contents. The 3 other works have not, till now, met with the full appreciation of European scholars. The reason perhaps is that we possess only their Tibetan translations in the Tangyur (MDO XLIV), the original Sanskrit texts having not, up to this time, been discovered. An investigation of this branch of Buddhist literature according to the Tibetan sources enables us to ascertain the exclusive importance of the said 3 treatises as containing, in a very pregnant form, the idealistic and monistic teachings of later Buddhism. In particular the Tibetan works draw our attention to the Uttaratantra, the translation and analysis of which forms the subject-matter of the present work. It is indeed the most interesting of the three, if not of all the five, being the exposition of the most developed monistic and pantheistic teachings of the later Buddhists and of the special theory of the Essence of Buddhahood, the fundamental element of the
Absolute, as existing in all living beings. (Obermiller, introduction, 81–82) In the second part is reprinted the Sanskrit text of Maitreya's Uttaratantra (Ratnagotravibhāga). The third part includes corrections and emendations suggested by Jikido Takasaki in the Sanskrit text in the light of Tibetan and Chinese versions. The fourth part is an English translation of the text from its Tibetan version by E. Obermiller.
This book is a radical departure from the traditional interpretations of Buddhism and the Mādhyamika philosophy in particular. It aims at reviving
Cette traduction de l’Insurpassable Continuité est le fait d’un disciple-traducteur de Khenpo Tsultrim Gyamtso Rimpoché. A ce titre elle ne prétend pas à l’orientalisme, à l’érudition du pur spécialiste, même si la fréquentation des textes tibétains depuis 20 ans, au hasard des stages avec Rimpoché a sans doute laissé quelques traces. Mais dans la mesure où Rimpoché a bien voulu en son temps en désigner le traducteur pour animer des groupes de réflexion autour de ce texte, celui-ci en tire un peu d’assurance pour présenter son travail.
S’il y a bien quelque chose que celui-ci a compris aussi -qu’il aurait dû comprendre en tous cas - grâce au Dharma, c’est que l’on est rien sans les autres, et cela est valable pour ce travail qui sans les apports de Katia et Ken Holmes, de Rosie Fuchs, de François Chenique, et d’autres contributeurs plus épisodiques (Jim et Birgit Scott, Ari Goldfield…) n’aurait jamais vu le jour.
Pour reprendre la formule classique, s'il subsiste des fautes, et elles ne manqueront pas, celles-ci sont donc bien miennes. On pourrait dire aussi, à la suite d’Auguste Comte je crois, qu’il n’y a pas de vérité première, seulement une erreur ultime. Tandis que de mon côté, je me sens soulagé en pensant qu’un site web permet de revenir à l’ouvrage, le lecteur trouvera là de son côté un travail qu’il aura toute latitude, et l’envie, je l’espère, d’améliorer.
Ceci dit, celui-ci vise un public ouvert, personnes raisonnablement cultivées mais ordinaires, qui, faute de pouvoir passer autant de temps que cela le nécessite à étudier la philosophie indo-tibétaine, ont besoin d’un accès direct et plaisant si possible à ce texte essentiel de la tradition kagyupa. En conséquence un certain nombre de choix ont été fait à partir de cette volonté d’accessibilité en terme de présentation, de style et de cheminement des idées.
Jamgœun Kongtrul Lodreu Thayé utilise souvent la particule ”etc.“ (particule, on peut s’en douter, pratique quand tous les textes étaient gravés à la main) : nous avons rétabli dans la mesure du possible la liste des mots concernés. Par exemple, si le texte tibétain dit : "Le désir, etc.,", nous avons pris sur nous de compléter : "Le désir, [la haine, l’ignorance]".
Traduire en donnant, sinon tous son sens, du moins du sens au texte racine, pour ceux qui ne voudraient lire que lui, sans l"éventer" l’apport du commentaire n’est pas la moindre difficulté. Toujours dans une recherche d’équilibre, nous avons quelquefois inséré un détail fourni dans le commentaire. Par exemple, la stance 118 traduite textuellement dit : "[..] en les êtres ordinaires sont enterrés sous les tréfonds de la tendance habituelle à l’ignorance…". "êtres ordinaires" est trompeur dans la mesure où il est question, suivant l’enseignement de KTGR (Khenpo Tsultrim Gyamtso Rimpoché), des Vainqueurs de l’ennemi (arhat), précision que nous avons donc ajoutée au texte racine. On ne saurait au passage trop rappeler la nécessité, et l’intérêt, d’aborder les textes sous la tutelle d’un lama formé, qui en donnera une explication enracinée dans une tradition précise, le style "télégraphique" du tibétain se prêtant autrement à toutes les interprétations imaginables.
De plus en plus de pratiquants ayant des notions de tibétain, nous avons inséré à l’occasion entre parenthèses certaines translittérations en wylie. autant pour renseigner, il est vrai, le lecteur que pour faire comprendre nos choix de traducteurs, question sur laquelle nous reviendrons occasionnellement.
Dans le chapitre des neuf exemples de l’élément en particulier, le lecteur pourra s’agacer des répétitions quasi au mot près d’une stance à l’autre. L’étude textuelle et historique démontre que le texte racine est constitué d’un certain nombre de stances très anciennes autour desquelles des écrivains non identifiés ont greffé au fil des siècles d’autres vers visant à commenter d’une manière analytique ces premiers écrits. On en trouvera la liste à la fin du LMDFB. Ce que l’on veut dire ici c’est que le commentaire dans cette tradition littéraire n’était pas ennemi de la simple répétition, dans la mesure où il n’y avait rien de plus à comprendre (?). Les stances primitives sont assez significatives en elles-mêmes pour qu’on en repère la plupart même sans cette information philologique.
La traduction est toujours un délicat équilibre, comme le remarque si bien Elizabeth Callahan, entre le mot à mot et le sens, peut-être plus encore dans ce genre de śāstra qui croise logique et poétique bucolique.
D’un côté nous avons le texte racine, qui est indéniablement un poème, ce que nous avons restitué avec une versification simple.
Même si celle-ci est très basique, l’extrême concision que demande une poésie, à travers en particulier l’usage de l’ellipse, rejoint quelquefois d’une manière saisissante l’expression tibétaine. Par exemple, on trouvera "le corps de réalité, mûrissement..". La prose française oblige tôt ou tard à faire savoir si le corps de réalité, dans cet exemple, est le fruit du mûrissement ou l’agent du mûrissement, problème qui n’apparaît pas en tibétain, et que selon notre expérience, la concision poétique permet d’éviter. Nous rejoignons S.Arguillère quand il revendique, dans un de ses travaux mis à disposition on line : "L’expression française que j’ai choisie me paraît […] suffisamment littérale pour n’ajouter à l’indétermination de la formule tibétaine nulle précision arbitraire." Par ailleurs, cette versification vise à permettre une lecture scandée, voir chantée, du texte suivant en cela la plaisante méthode transmise à nous par Rimpoché, pour faciliter mémorisation et pratique.
L’approche du commentaire de JKLT est, quant à elle, celle de la scolastique avec un recours aux outils de la logique. (Il est d’autant plus émouvant de constater que JKLT ne peut s’empêcher d’y déroger lorsqu’il s’agit de combattre l’obscurantisme et l’intolérance, circonstances où sa langue devient plus émotionnelle). Il a fallu là aussi procéder à un certain nombre de choix. JKLT appose, pour commenter un mot, son synonyme. Prenons l’exemple d’une phrase qui dirait : "Le chat noir est sur la table". JKLT commenterait, suivant en cela une technique très répandue chez les lettrés tibétains : "Le chat, félin, animal, noir, de couleur sombre, est sur un meuble, la table", alors que le bon usage du français semble requérir un minimum d’enrobage stylistique tel que : "le chat, ce noir félin repose sur un des meubles, la table". Nous avons donc enrobé. Il utilise aussi beaucoup la formule : “Soit le chat noir, il est sur la table. La table est un meuble, donc le chat noir est sur un meuble". Le mot phyir, "parce que", intervient 500 fois dans le texte. Nous avons donc là aussi un peu changé la syntaxe. (Au passage,je remercie ma chatte, source d’inspiration illimitée de ce genre de constats).
Si le texte racine a droit à un certain hermétisme, hermétisme, je crois, qui a permis aux différentes traditions tibétaines de faire leur ce texte de manière variée, le commentaire doit être clair.
S’adressant à un public de moines et de disciples, JKLT utilise, peut-être à titre de consigne de mémorisation, environ 85 fois la formule : "Il faut savoir (shes bya)". Nous les avons omises assez souvent. Enfin, l’auteur emploie dans la fameuse partie des neuf exemples 50 fois le mot "voile". Si cela correspond à la rigueur logique de la démonstration tibétaine, en français il n’y a guère danger d’induire une incompréhension en traduisant dgrib, utilisé dans un sens très simple, par des variantes un peu plus plaisantes : "enterré", pour voilé par la terre, "enduit" pour voilé par l’argile, "enserré" pour voilé par les pétales d’un lotus, etc. C’est là un exemple des libertés que nous avons prises. Il y aurait d’autres exemples de ce type. Pour aller au plus simple, disons que nous ne nous sommes pas montrés les partisans d’un mot à mot millimétré quand le sens n’en souffrait pas.
Il est dans un sens dommage d’avoir à rendre accessible un texte ; on sent bien le risque de le dénaturer. Non seulement le commentaire de JKLT, s’il était traduit au mot près, ressemblerait à une suite indigeste de syllogismes, mais de plus nous sommes loin, oh combien, d’avoir une exacte science du glossaire épistémologique et ontologique des penseurs tibétains. Exemple pris au hazard, le lecteur pourra se demander pourquoi la vérité ultime est, comme le dit le texte, "au délà de l’analyse étymologique",juxtaposition d’idées étrangère à nos représentations de la vie spirituelle (à l’exception peut-être de la kabbale). Dans ce cas, nous pouvons risquer l’explication suivante. Même si le bouddhisme n’est pas en lui-même "égotiste", c’est toujours dans un cadre méthodologique d’origine indienne qu’il opère pour défendre sa position vis à vis de ses détracteurs. Or une école indienne d’importance posait, à la croisée de la grammaire et de la métaphysique, que le nom des choses ayant une existence propre, accéder à l’étymologie d’un mot, c’était se rapprocher de la réalité ultime du phénomène illustré par ce mot. Cette notion d’étude étymologique, même si le bouddhisme se l'est appropriée dans un but différent, est donc restée d’importance comme moyen d’accéder à la connaissance du réel.
Les penseurs tibétains ont même enrichi et donné de nouveaux développements aux sciences logiques, épistémologiques, etc.,par rapport à leurs maîtres indiens.
Il faut donc trouver quelque consolation dans l’idée que l’on était voué dès le départ à une demi-mesure. Ajoutons au passage qu’à cet éclairage, le travail décrié (pour cause d’hermétismes fréquents) d’un chercheur comme Stéphane Arguillère, prend toute sa valeur.
Quant à nous, nous nous sommes autorisés à insérer au début de certains chapitres des remarques en quelques lignes facilitant la compréhension de concepts originaux selon notre expérience de l’enseignement de KTGR.
On s’attend à ce que le lecteur ait lu auparavant, le Précieux Ornement de la libération, ouvrage dont Rimpoché juge acquise la connaissance avant d’enseigner la Continuité, ou du moins un ouvrage d’introduction générale, un lam rim, de la voie bouddhiste. La Continuité ne revient plus sur des données telles que les trois poisons, les cinq chemins, les dix terres, etc.
Puisse ce travail bénéficier à tous, en ces temps troublés.
Etienne L. Sarlat,France, janvier 2007. (Source Accessed June 15, 2020)- Mahāyānottaratantraśāstravyākhyā
The first, made up entirely of the so-called root verses, corresponds to the Sanskrit title Ratnagotravibhāga Mahāyānottaratantraśāstra, though it is usually referenced in this tradition by the Tibetan equivalent of the latter subtitle, Theg pa chen po rgyud bla ma'i bstan bcos, which is commonly rendered into English as the Treatise on the Ultimate Continuum of the Great Vehicle and is abbreviated as RGV. However, the full title, Theg pa chen po rgyud bla ma'i bstan bcos dkon mchog gi rigs rnam par dbye ba, does appear at the end of each chapter of the canonical Tibetan recensions. Nevertheless, this version is likely a Tibetan redaction, in that thus far there is no evidence of a Sanskrit version written entirely in verse that excludes the commentarial sections that explain them.
The second, which combines the verses with their accompanying prose commentary, corresponds to the *Ratnagotravibhāgavyākhyā as it has become known in academic circles where it is referenced with the abbreviation RGVV. However, in Tibetan the subtitle is merely appended with the equivalent of vyākhyā, i.e. Theg pa chen po rgyud bla ma'i bstan bcos rnam par bshad pa, and thus a translation of the Tibetan title of the complete text would be something akin to the Explanatory Commentary on the Treatise on the Ultimate Continuum of the Great Vehicle. However, the extant Sanskrit recension of the Ratnagotravibhāga Mahāyānottaratantraśāstra directly corresponds to the Tibetan version known as the *Ratnagotravibhāgavyākhyā, in that it contains both the root verses and the prose commentary. Though, again, lacking a Sanskrit work entitled the Ratnagotravibhāgavyākhyā, we can surmise that its corresponding Tibetan title was likely manufactured in order to delineate it from the streamlined verse redaction, while the Sanskrit title *Ratnagotravibhāgavyākhyā was in turn a product of modern scholars. On the surface it would seem that this title is a combination of the Chinese title back translated into Sanskrit as the Ratnagotraśāstra and the one found in the Tibetan editions, which state the Sanskrit title as the Mahāyānottaratantraśāstravyākhya. Nevertheless, in terms of content, the Sanskrit RGV corresponds to the Tibetan RGVV, in that the Ratnagotravibhāga Mahāyānottaratantraśāstra is the same text as Theg pa chen po rgyud bla ma'i bstan bcos rnam par bshad pa.
Also, see the Ratnagotravibhāga Mahāyānottaratantraśāstra and for a recent essay on the text: On the Ratnagotravibhāga by Alexander Gardner.- Ratnagotravibhāga Mahāyānottaratantraśāstra
On the topic of this person
John Canti studied medicine and anthropology at Cambridge University (UK) and qualified as a doctor in 1975. While still a medical student he met and began to study with some of the great Tibetan Buddhist masters of the older generation, especially Kangyur Rinpoche, Dudjom Rinpoche, and Dilgo Khyentse Rinpoche. After some years of medical work in northeastern Nepal in the late 1970s he went to the Dordogne, France, to complete two three-year retreats at Chanteloube, and has remained primarily based there ever since.
John is a founding member of the Padmakara Translation Group, was a Tsadra Foundation Fellow from 2001-2014, and was awarded the 2016 Khyentse Foundation Fellowship. In 2009, when 84000 first started, he was appointed Editorial Chair of 84000, and in 2020 has become Editorial Co-Director.Du III au VII siècle de notre ère, selon la chronologie la plus souvent admise, la pensée bouddhique en Inde a trouvé une expression particulièrement brillante dans l'école dite du Vijñānavāda «doctrine de la connaissance». Les premiers ouvrages ressortissant à cette école en tant que telle peuvent être datés du début du Ill siècle. Au cours de ce siècle et du suivant, elle constitue peu à peu ses thèses, notamment à travers les ouvrages de Maitreya-nātha, d'Asaṅga et de Vasubandhu l'ancien. Je désignerai les développements de cette période sous le nom de Vijñānavāda ancien. Au V siècle, Vasubandhu le jeune cherche à fixer et à synthétiser la doctrine; ses travaux ouvrent la période de ce que j'ai appelé le Vijñānavāda classique, caractérisée par une abondante littérature de commentaires qu'illustrent en particulier les noms de Sthiramati, Dharmapāla et Hiuan-tsang. Le present exposé s'attachera à retracer brièvement l'histoire du Vijñānavāda, puis à exposer la doctrine classique. (May, "La philosophie bouddhique idéaliste," 265)
English Translation:
L'Indien Prabhâkara-mitra, auteur de la traduction chinoise (entre 630 et 633 J. C.), assigne le M. S. A. à Asaṅga, qu'il qualifie expressément de « Bodhisattva ». La préface de là traduction, due à Li Pe-yo (l'auteur du Pe-Tsin chou) répète et confirme cette attribution, sans faire allusion à une révélation surnaturelle. Mais, à cette époque même, Hiuan-tsang apprend dans les couvents de l'Inde à classer le M. S. A. parmi les textes sacrés révélés à Asaṅga par Maitreya. Jusque-là, au témoignage de Paramârtha et des traducteurs chinois du vc siècle, le Saptadaçabhûmi çâstra (ou Yogâcâryabhûmi çâstra) avait seul passé pour révélé.
Un demi-siècle après Hiuan-tsang, Yi-tsing, qui n'est pas comme Hiuan-tsang un adepte de l'école Yogâcâra, continue à classer le M. S. A. parmi « les huit branches » (pa tchi) d'Asanga, où il fait entrer pêle-mêle et de son propre aveu plusieurs traités de Vasubandhu.
Chez les Tibétains[1], le M. S. A. est unanimement rangé dans les « Cinq çâstras de Maitreya », et il en ouvre la série. Mais les vers seuls sont attribués à Maitreya ; la prose qui commente ces vers est tenue pour un ouvrage à part, sous le titre de Sûtrâlaṃkâra-bhâṣya, attribué à Vasubandhu. La traduction tibétaine est due à Çâkyasiṃha l'Indien, assisté du Lotsava grand réviseur Dpal brcogs et autres. Je n'ai pas d'informations sur ces personnages; mais, quelle que soit leur date, Prabhâkara mitra leur est certainement antérieur ; avant le milieu du VIIc siècle, le Tibet, à peine ouvert à la civilisation, n'avait ni traducteurs, ni traductions. Nous sommes donc fondés à considérer l'ouvrage entier, prose et vers, comme dû à un seul auteur, Asaṅga. Au reste, si le tibétain distingue dans l'ouvrage deux parties, texte et commentaire, avec deux auteurs différents, le Tche-yuen lou chinois (Catalogue comparé des Livres Bouddhiques compilé dans la période Tche-yuen 1264–1294) donne à l'ouvrage entier, en tant qu'oeuvre du Bodhisattva Asaṅga, le titre fan (c.-à-d. sanscrit) de : Sou-tan-lo A-leng-kia-lo ti-kia, transcription de Sûtrâlaṃkâraṭîkâ « Commentaire du Sûtrâlaṃkâra » (Tche-yuen lou, chap. IX, in°.); en fait, cette désignation de ṭîkâ ne peut s'appliquer pourtant qu'à la prose explicative qui accompagne les vers ou kârikâs.
Le texte sanscrit est divisé en adhikâras ou « chapitres » régulièrement numérotés jusqu'au quinzième ; à partir de là les chapitres ne portent plus d'indication numérique jusqu'au chapitre final ; mais celui-ci est désigné comme le vingt et unième. Les sections marquées dans l'intervalle sont seulement au nombre de quatre ; il manque donc une unité pour parfaire le chiffre de 21. Il est probable que le dernier chapitre est à partager en deux sections, entre le vers 42 et le vers 43. Les dix-neuf derniers vers, avec leur refrain uniforme, constituent une unité bien nette comme hymne de conclusion.
Le tibétain[1] reproduit exactement les divisions du manuscrit sanscrit. Le chinois[2] représente un autre partage de l'ensemble. Le texte y est divisé en treize grandes sections, découpées d'une manière assez irrégulière en vingt-quatre chapitres. (Lévi, "Le Mahâyâna Sûtrâlaṃkâra," 7–9)
Notes
1. Outre Târanâtha, v. aussi Bouston traduit par Stcherbatzkoï, La littérature Yogâcâra d'après Bouston, Muséon, 1905, II. Il est assez surprenant de voir que les Tibétains comptent comme l'oeuvre personnelle d'Àsaṅga le (Saptadaça-)bhûmi çâstra, le seul ouvrage que la tradition ancienne assigne à Maitreya. En dehors de cet ouvrage (et, naturellement, des sections détachées qui en ont été traduites à part: Nanjio 1170, 1083,1086, 1096, 1097, 1098, 1200, 1235), le Canon chinois n'attribue à Maitreya que le Madhyânta-vibhaṅga(Nj. 1245, traduit par Hiuan-tsang), également compté comme une oeuvre de Maitreya par les Tibétains [Je laisse en dehors l'insignifiant opuscule : Sarvaçiksàsthitanâmârtha çâstra (Nj. 1315) traduit par Che-houentre 980 et 1000]. Le cas du Mahâyânasaṃparigraha çâstra offre un intérêt tout particulier. Le premier en date des trois traducteurs chinois, Buddhaçânta, en 531, présente l'ouvrage comme une « oeuvre d' A-seng-kia », dans le texte de l'édition de Corée ; mais les éditions proprement chinoises ont remplacé cette mention par « composition de Wou-tcho p'ou-sa [equals] Asaṅga bodhisattva ». La préface qui accompagne la traduction de Paramârtha, en 563, déclare que « le çâstra original (pen loun) a été composé par A-seng-kia, maître de la loi (fa che). » Hiuan-tsang, enfin, qui donne une traduction en 648, traduit fidèlement un colophon qui dit : « Moi, A-seng-kia, j'ai fini d'expliquer brièvement le Mahâyâna-saṃparigraha çâstra dans les sûtras du Grand Véhicule de l'Abhidharma », mais il présente le texte comme « la composition de Wou-tcho p'ou-sa [equals] Asanga bodhisattva ».
Wassilieff (Notes sur Târanâtha, p. 315 sq.) a tort de dire que « les cinq textes de Maitreya manquent tous [sämmtlich] chez les Chinois ». J'ai déjà signalé la traduction chinoise du M. S. A. et celle du Madhyânta-vibhâga. La version chinoise de l'Uttaratantra a échappé jusqu'ici aux recherches, parce qu'elle ne porte pas de nom d'auteur. C'est le Mahâyânottaratantraçâstra (Nj. 1236; éd. Tôk. XIX, 2) des catalogues chinois, traduit par Ratnamati en 508. Restent le Dharmadharmalâ-vibhaṅga et l'Abhisamayâlaṃkâra qui n'ont pas de correspondant connu ou reconnu en chinois. A propos des oeuvres d'Asaṅga conservées en chinois, j'ajoute encore que le Choun tchong louen (Nj. 1246; Tôk. XIX, 2), dont le titre sanscrit est restitué par Nanjio sous la forme : Madhyântânugama çâstra, est en fait — comme le titre chinois l'exprime exactement — un commentaire sur le Madhyamakaçâstra de Nâgârjuna, interprété au point de vue de la doctrine Yogâcâra.
1. La traduction tibétaine se trouve dans le Tanjour, Mdo. vol. XLIV (phi), le texte en vers va de 1 à 43b; le « bhâṣya » termine le volume, de la page 135 à la fin.
La besogne, à dire vrai, n'était pa si facile. Je ne disposais que de la copie exécutée, sous ma surveillance, par le Pandit Kulamāna, reproduction fidèle d'un original assez bon dans l'ensemble, mais parsemé de menues fautes dues principalement a la confusion de lettres analogues dans la devanāgari du Népal. Cette copie, sur papier népalais (gris au recto, jaune au verso), occupe 123 feuillets, à neuf lignes par page. L'ouvrage est complet: la seule lacune étendue se place à la suite du vers 2 de la llesection: deux feuillets avaient à cet endroit disparu de l'archétype; pour dissimuler la lacune, le copiste ancien a recouru à un procédé assez usuel ; il a copié ailleurs deux autres feuilles qu'il a insérées à la place des feuillets manquants. Je n'ai pas pu arriver à déterminer la provenance exacte de cette interpolation; mais elle vient sans aucun doute de quelque çāstra étroitement apparenté au Mahāyāna Sūtrālaṃkāra par le sujet et par le lexique. J'ai donné en Appendice à la suite du texte le contenu de ces deux feuilles: un chercheur plus heureux réussira probablement à les identifier. Les autres lacunes sont de peu d'étendue : XI, 5, une ligne; 51, deus lignes; XI, 70, deux ou trois lignes; XII, 7, un hémistiche.
La traduction chinoise, due à I'Hindou Prabhākara mitra (entre 630 et 633 J.-C.), comble heureusement toutes ces lacunes; sans elle, j'aurais dû renoncer même à éditer ce texte. C'est par une collation constante de la version chinoise que j'ai réussi—si j'y ai réussi— à dégager de mon unique manuscrit un texte acceptable et intelligible. Je n'ai pas cru devoir, sous couleur d'une « acribie ». intransigeante, étaler au bas des pages toutes les lectures vicieuses du manuscrit; Je ne les ai rapportées que dans les rares cas où ma correction affectait l'ensemble d'un mot. Je laisse à ceux qui voudront bien se référer à la copie de Kulamāna le soin de juger ce qu'a pu coûter d'efforts la constitution d'un texte présentable.
C'est de propos délibéré que je me suis refusé a faire disparaître les irrégularités d'orthographe et de sandhi de mon manuscrit. La tradition des scribes népalais a ses usages constants, par exemple la réduction du groupe ttva à ttva (bodhisatva, tatva, etc.), l'interchange des sifflantes palatale et dentale (kuçīda, kusīda, etc.); pour les textes qu'ils sont seuls à nous avoir conservés, il me paraît préférable de se conformer à leurs usages plutôt que de leur imposer les rigueurs d'un purisme théorique. le sancrit a bien assez d'uniformité pour qu'on n'aille pas effacer de parti pris les rares particularités de temps ou de lieu qui ont pu y marquer leur empreinte. Quant au sandhi, I'application mécanique des règles risque le plus souvent d'anéantir des nuances de ponctuation et de pensée exprimées justement par des infractions à ces règles.
Si j'ai préféré donner le texte en caractères devanāgarī, malgré les avantages pratiques de la transcription au point de vue occidental, c'est que nos éditions d'ouvrages bouddhiques ont chance d'atteindre une catégorie de lecteurs que nous me prévoyons pas assez peut-être tt qui mérite pourtant d'être prise en considération. Au Népal même, et par delà le Népal, dans le monde si peu accessible encore des Lamas, nous pouvons apporter ainsi à de bonnes âmes un aliment de piété qui se convertira peut-être en amorce de science: l'exemple donné par les éditeurs européens peut provoquer là-bas une imitation féconde, sauver de la destruction ou rappeler au jour des textes menacés, et activer ainsi le progrès des connaissances. L'indianisme n'est point un vain exercice de dilettantisme: derrière nos problèmes de linguistique, de philologie, d'histoire politique, religieuse ou sociale, il faut entrevoir les centaines millions d'êtres vivants que ces problèmes conditionnent à leur insu, et dont le sort est lié aux solutions qui doivent triompher.
Je manquerais à un réel devoir de gratitude si je n'exprimais pas ici mes remerciements à tous ceux qui ont collaboré à l'impression de ce livre, aux typographes de l'Imprimerie nationale, au Directeur des travaux, M. Héon, et surtout à M. Guérinot, de qui les corrections minutieuses m'ont valu des épreuves presque parfaites. Mon ami et collègue M. Finot a pris la peine de relire aussi toutes les épreuves. S'il reste encore des fautes, et je sais pertinemment qu'il en reste (un erratum sera donné à la fin de la traduction), responsabilité n'en saurait incomber qu'à moi, et à la faiblesse de la nature humaine. (Lévi, foreword, i-iii)
Frauwallner's way of translating was straightforward: to remain as close as possible to the original text while presenting it in a clear and readable way in order to convey an accurate impression of its meaning. For technical terms in the source materials he maintained a single translation even when various meanings were suggested. For clarity regarding such variations of meaning he relied on the context and his explanation.
The same approach was taken by the translator of the present book. Although his translation attempts to be faithful to the 1994 edition of Die Philosophie des Buddhismus, he inserted helpful additional headlines into the text and considerably enlarged the index. All other additions by the translator are given within square brackets. Besides this, he created an Appendix, which contains one of Frauwallner's more important articles "Amalavijnana and Alayavijnana" (1951) to complement the long Yogacara section of the book, a bibliography of selective publications after 1969. The URLs for many of the source materials were also conveniently provided. (Source: Motilal Banarsidass)In the tradition of Buddhism which has been transmitted to China and Japan, we can see two basically different streams of thought in the Yogācāra philosophy. Although this fact is well-known among Japanese scholars, it does not seem to be widely known among American, European, and Indian scholars. In order to understand correctly the Yogācāra philosophy, however, the clear understanding of these two streams of thought, their mutual differences, and their relation to the theories of Maitreya, Asaṅga, and Vasubandhu is indispensable.
One of these two streams was introduced into China by Hsuang-tsang. Although the thought of this stream can be known through the works of Maitreya, Asaṅga, and Vasubandhu as translated by Hsuang-tsang, it can be known in its most all-inclusive and systematic form in the Ch'eng wei shih lun of Dharmapāla.[1] This stream of thought continued from the time of Hsuang-tsang to the present day. Happily, it did not die out in China and Japan where its study was continued and where present-day scholars are well acquainted with it. There is no unclear point as regards the more important aspects of this stream of thought.
The other stream of thought, represented by the works of Maitreya, Asaṅga, and Vasubandhu as translated by Buddhasānta, Bodhiruci, Paramārtha, Dharmagupta, Prabhākaramitra, and others, was introduced into China before the time of Hsuang-tsang. The translations of these masters, unlike those of the other stream, were not widely studied and the actual nature of its thought is difficult to determine. With the exception of Paramārtha, there are only one or two translated works of each of these masters. And, even in the study of their works, it is not possible to determine the differences from the other stream of Yogācāra thought.
Paramārtha, however, translated a great many of the important works of Maitreya, Asaṅga, and Vasubandhu. And, with the discovery and publication of the Sanskrit texts, eminent scholars of Japan have done comparative studies based on the Sanskrit original and the Chinese and Tibetan translations in order to determine the extent to which the stream of thought introduced into China before the time of Hsuang-tsang differs from that stream which was introduced by Hsuang-tsang. The results of this research clearly show that there is a fundamental difference between the theory introduced by Paramārtha and that of Hsuang-tsang. The importance of this difference lies in the fact that the theories introduced by Paramārtha and Hsuang-tsang are both said to be the theories of Maitreya, Asaṅga, and Vasubandhu. If the theories of Paramārtha and Hsuang-tsang are fundamentally different, the problem arises as to which transmission is faithful to the theories of Maitreya, Asaṅga, and Vasubandhu; or, if they are both separate traditions, what was the theory of Maitreya, Asaṅga, and Vasubandhu? This has been the focus of attention of present-day Japanese scholars doing research in the Yogācāra philosophy. As the studies of the Yogācāra philosophy by Western and Indian scholars have been lacking in knowledge of these two streams of thought, their interpretations of the central problems of the Yogācāra philosophy have been ambiguous and often erroneous and do not show a clear understanding of it. Their understanding of the Yogācāra philosophy is not in accord with the theory of either one of these two streams of thought. And, because the differences between their interpretations and the two streams of thought are not clear, one cannot find a clear-cut understanding of the theories of Maitreya, Asaṅga, and Vasubandhu.
It is my aim in this paper to present the differences of interpretation of these two streams of thought relating to the theories of Maitreya, Asaṅga, and Vasubandhu which were transmitted to China and to examine the question of which of the two streams is faithful to the thought of Maitreya, Asaṅga, and Vasubandhu. As this paper cannot possibly deal with the whole of the Yogācāra philosophy, it will deal with only a few of the essential points. (Ueda, preparatory remarks, 155–56)
Notes
- Dharmapāla and others, Ch'eng wei shih lun,P Taishō-Daizōkyō, Vol. 31, No. 1585. French translation: "Vijñaptimātratāsiddhi," by Dharmapāla, translated from Chinese into French by La Vallée Poussin (Paris, 1928-1929).
Mentioned in
Other names
- སློབ་དཔོན་ཐོགས་མེད་ · other names (Tibetan)
- slob dpon thogs med · other names (Wylie)
- Āryāsaṅga · other names
Affiliations & relations
- Vasubandhu · familial relation
- Yogācāra · religious affiliation
- Cittamātra · religious affiliation
- Vijñānavāda · religious affiliation